Muneville-le-Bingard : Église Saint Pierre



Statue Sainte Anne (XVIIème)

 

Ici la Sainte est assise et sa fille debout à côté d'elle. Sainte Anne porte un voile épais qui retombe sur son manteau. La petite Sainte Vierge porte un chaperon et  un surcot.Geste traditionnel : La mère tient ouvert sur ses genoux le livre de  la Bible dont elle explique les mystères à la fillette.

Evangéliste Saint MARC

Datant du XVIème  siècle, faite en pierre calcaire polychrome.

 

Debout, le genou gauche avancé sous sa robe aux plis enroulés ,le Saint tient dans sa dextre le livre des Évangiles et dans sa gauche un étui aux deux fermoirs. Il s'agit d'un sac de cuir servant au transport des livres précieux. Une chevelure et une barbe plissées encadrent un visage méditatif. A ses pieds est accroupi un lion ailé, doté d'une opulente crinière frisée, avec sur la poitrine un phylactère portant l'inscription de St Marc.






Bienheureux Adrien-Toulorge invoqué ici

Seigneur mon Dieu, tu as accordé à ton serviteur Pierre-Adrien Toulorge
de demeurer au milieu des épreuves fidèle à sa foi, à L' évangile,
au pape, à son ordre religieux et à son pays.
Plutôt que de conserver la liberté au prix d'un mensonge
il préféra sacrifier sa vie par amour de la vérité
afin de gagner la vie qui n'aura pas de fin et partager Ta Gloire.
Tu l'as tellement comblé de ton amour
qu'il pardonna à ses bourreaux avant de remettre son âme entre tes mains.
Daigne Seigneur glorifier ton serviteur Pierre-Adrien Toulorge
et m'accorder par son intercession
la grâce que j'implore avec confiance
par Jésus le Christ notre seigneur
Amen.

Le Père Pierre-Adrien Toulorge


Pierre-Adrien Toulorge et né le 4 mai 1757, à Muneville-le-Bingard près de Coutances.

C'était le 3e enfant d'une famille d'exploitants agricoles. Très pieux il fut pris en charge par un vicaire de la paroisse qu'il l'initia au latin puis parti au collège et fut ensuite admis au grand séminaire de Coutances .

Il fut ordonné prêtre en 1782 et nommé vicaire à Douville dont l'église était administrée par les chanoines prémontrés de l'Abbaye de Blanchelande .

En 1788 il prononce ses vœux à Blanchelande et devient un chanoine prémontré. 

Mais l'année suivante en 1789 après les États généraux à Versailles, l'assemblée constituante supprime les ordres monastiques. Le père Toulorge refuse de quitter la vie canoniale et décide de continuer son service paroissial clandestinement .

Le 8 juillet 1790 la constitution civile du clergé est promulguée : les prêtres fonctionnaires publics sont tenu de lui prêter serment.

Le 26 août 1792 tous les prêtres fonctionnaires qui n'auront pas prêté serment son condamné à la déportation.

 

Les migrations à Jersey

le père Toulorge décide donc d'émigrer, à son grand regret, comme des milliers d'autres prêtres qui n'ont pas voulu prêter serment. Cependant arrivé depuis 3 semaines dans l'île il apprend par hasard que, n'étant pas prêtre fonctionnaire puisque simple prémontré il n'était pas obligé de quitter la France. Il décide aussitôt d'y rentrer d'autant plus que très peu de gens sont au courant de son départ. Il revient au pays avec un pêcheur et rejoint la clandestinité pour continuer aider ses anciens paroissiens

 

L'arrestation du père Toulorge

De novembre 1792 à septembre 1793 il vit caché par des habitants de Doville et des environs changeant chaque soir de résidence et célébrant en secret la messe et les sacrements.

Le 2 septembre 1793  il est dénoncé et identifié car il porte sur lui ses objets liturgiques et il est arrêté.

Interrogé au sujet de son exil présumé à Jersey il nie une première fois mais pris de remords il avoue au péril de sa vie qu'il a séjourné quelques temps dans l'île. La loi prescrivait la mort pour les exilés rentrés

 

Le jugement

Le père est emprisonné à la prison de Coutances. C'est l'époque où sévit le représentant de la convention celui que l'on a surnommé "le bourreau de la Manche" le célèbre Lecarpentier, envoyé prendre toutes les mesures en vue "d'exterminer les vestiges de la royauté et de la superstition". En quelques jours 140 personnes sont arrêtées.

Longuement interrogé malgré son épuisement physique le père reconnaît sa brève émigration. Le Conseil départemental craignant l'intransigeance de Lecarpentier et souhaitant sauver le prêtre ne mentionne pas ses aveux sur le procès-verbal et le renvoie devant le tribunal révolutionnaire. Le juge présidant de cette instance Loisel n'est pas un révolutionnaire fanatique et il suggère au prêtre de se rétracter afin d'échapper à la condamnation à mort où au moins de garder le silence mais le père Toulorge je refuse de mentir une nouvelle fois et il est condamné à la guillotine.

 

La sentence de mort les dernières paroles du père.

Un silence impressionnant suis la lecture du jugement mais on entend alors le père s'exclamer "merci mon Dieu que la volonté de Dieu soit faite et non la mienne adieu Messieurs jusqu'à l'éternité si vous vous en rendez digne"

Son  visage rayonne de joie à un tel point que les personnes qu'ils rencontrent sur le chemin de la prison pense qu'il est acquitté.

Le soir même après avoir mangé de bon appétit il écrit 3 lettres dans lesquelles on peut lire" réjouis-toi tu auras demain un protecteur le ciel si Dieu comme je l'espère me soutient" lettre à son frère et encore" je vous annonce une nouvelle demain à deux heures  je quitterai cette terre couronné du martyre..... Dieu me donne une joie et une sérénité très grande....... bientôt je possèderai mon Dieu"

Le père s'endort du sommeil de juste.

Le lendemain  dimanche 13 octobre 1793 il se montre joyeux et serein quand le bourreau viens le chercher. Pierre Adrien bénit ses codétenus.

 

L'exécution

Au pied de l'échafaud il dit "mon Dieu je remets mon âme entre vos mains je vous demande le rétablissement et la conservation de votre Sainte Église. Pardonnez, je vous prie à mes ennemis"

La guillotine été dressé en plein centre de Coutances . C'était la première fois qu'elle fonctionnait dans la ville.

Le prêtre fut enterré par des personnes pieuses au cimetière 2 Saint-Pierre selon l'usage observé pour les prêtres défunts la face découverte tournée vers l'Occident. Il avait gardé sur son visage une grande sérénité. Les personnes arrêtées avec lui furent acquittés.

 

Le pape Jean-Paul II  dont la béatification  sera signé p ar Benoît 16 le jour de Pâques 2011 a écrit :

" Le martyr est un signe éclatant de la sainteté de l'église ; la fidélité à la loi sainte de Dieu, à laquelle il est rendu témoignage au prix de la mort hé une proclamation solennelle et un engagement missionnaire jusqu'à l'effusion du sang"

 

Ces mots sont cités dans un texte de don Antoine Marie Abbébénédictin De Saint Joseph de clairval.

"Pour avoir refusé de mentir, le peuple du Cotentin à décerner le nom de Martyre de la Vérité au Père Toulorge. Son procès en cours de Rome à abouti à la signature du décret de béatification par le pape Benoît 16 que ce prêtre devenu chanoine prémontrée de l'abbaye de blanchelande chez nous en 1788 nous obtiennent par son intercession la grâce de rendre par toute notre vie témoignage au Christ qui est la vérité même ".

 

Le bienheureux Père Toulorge a été béatifié le 29 avril 2012 à la cathédrale de Coutances.


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