Saint Sauveur le Vicomte : Abbaye Sainte Marie Madeleine Postel


Durant les combats de la Libération, en juin 1944, l’abbaye est bombardée et incendiée. Sa restauration est assurée par les Services de la reconstruction et des monuments historiques, sous la direction de Yves-Marie Froidevaux. Les façades et toitures des bâtiments conventuels sont inscrits monuments historiques le 29 novembre 1945(Source ici)



Fondée au XIème siècle par le vicomte Néel de Saint-Sauveur, l'abbaye fut édifiée à la fin du XIe siècle par les moines Bénédictins.

Les bâtiments sont partiellement détruits durant la guerre de Cent Ans puis reconstruits en style flamboyant dans seconde moitié du XVe siècle.

Suite à la Révolution de 1789, l'église est livrée à la pioche des démolisseurs.

Elle aurait disparu aujourd'hui si Marie-Madeleine Postel n'avait choisi en 1832 de restaurer l'ensemble monastique pour y établir sa communauté, toujours active aujourd'hui.

L'Abbatiale


La Chaire François Halley


François Halley

Né à Saint-Sauveur-le-Vicomte où il passe toute sa vie, François Hasley n’est encore qu’un jeune apprenti-menuisier quand, en 1832, Julie Postel, la célèbre sœur Marie-Madeleine fait appel à ses services pour l’aider à relever les ruines de l’abbaye de Saint-Sauveur-le-Vicomte meurtrie par le vandalisme révolutionnaire. La religieuse dit à son propos :

« Dieu le veut, j'en suis certaine. Il a fait naître près de nous un jeune homme qui a reçu de la Providence les talents nécessaires pour nous tenir lieu d'architecte et faire en même temps tout ce qu'il y aurait de plus délicat dans la restauration de l'église ».

Pour accomplir cette tâche presque surhumaine, François Hasley part quatre ans faire le tour de France, apprend tous les métiers du bâtiment et se fait même architecte. Il se révèle un sculpteur de talent.

À la mort de la grande sainte du Cotentin, c’est lui qui édifie le tombeau que l’on peut toujours voir dans l’abbatiale.

Visitant l'abbaye avec son frère Léon, Jules Barbey d'Aurevilly écrit en 1864 dans ses Memoranda :

« Un homme qui n'a jamais appris la sculpture mais à qui Dieu avait donné le don de sculpter. Personne parmi les artistes de Paris n'aurait fait et ne pourrait faire ces sculptures. […] Il avait le projet d'en faire d'autres ; mais la mort l'a pris, comme il sculptait la chaire, qu'aucun homme de ce temps ne serait capable d'achever ».

source ici

Les reliques des trois saintes de la communauté sont conservées dans le transept nord de l'église abbatiale. Là se trouve une peinture représentant trois arbres symbolisant chacune d'entre elles :

  • mère Marie-Madeleine Postel : un chêne, dont elle avait la force morale, la solidité, la robustesse ;
  • mère Placide Viel : un tilleul, dont elle avait la douceur ;
  • sœur Marthe : un pommier, pas différent de tous les autres pommiers, mais débordant de fruits.



C’est en 1832 que mère Marie-Madeleine Postel achète les ruines de l’abbaye dont elle voulait faire la maison mère de la congrégation qu’elle venait de fonder à Cherbourg. Il ne subsistait alors que deux petites maisons basses, à gauche de l’église, ainsi que le porche d’entrée et la partie basse du bâtiment qui servit longtemps de cellier et de remise.(source ici)



Sainte Marie Madeleine Postel

Marie Madeleine POSTEL ( Julie POSTEL )

 

Née dans une famille paysanne de Barfleur, elle ouvre dans cette ville un pensionnat  qui donne un enseignement très novateur pour l'époque.

 

Pendant la révolution, elle supplée de son mieux à l'absence des Prêtres. Dans la période qui suit, durant laquelle les enseignants sont rares pour  les pauvres, elle fonde "La congrégation des pauvres filles de la miséricorde" ; elle prend alors le nom de Marie-Madeleine.

 

Lorsque le diplôme du brevet devient obligatoire pour enseigner, elle le passe : elle a 62 ans.

 

Elle mourra à l'abbaye de Saint Sauveur le Vicomte, qu'elle a restaurée pour y établir la maison mère de sa congrégation.

Elle avait eu le temps de fonder 37 maisons.

Bienheureuse Sœur Placide Viel

Née à Quettehou, en 1815, Victoire Viel était entrée au noviciat de l'Abbaye en 1833.

Elle fut aussitôt remarquée par Mère Marie-Madeleine Postel qui veilla spécialement sur sa formation spirituelle, la nomma conseillère de sa congrégation et l'envoya parfaire son instruction à l'École Normale d'Argentan, puis à Paris quêter à la Cour, pour relever les ruines de l'église abbatiale et de ses bâtiments.

Elle la préparait ainsi à lui succéder.

A partir de 1846, devenue supérieure de l'abbaye de Saint-Sauveur, la Mère Placide reprit ses quêtes dans la Manche, dans la capitale, en Allemagne et en Autriche afin d'achever la reconstruction de l'abbatiale et du monastère.

Elle avait une confiance absolue en la Providence et, comme sainte Marie Madeleine Postel, elle avait le don de prophétiser.

On lui attribue également des miracles.

Béatifiée en 1951 par Pie XII, elle est fêtée le 4 mars. " Si Jésus dit à un cœur impatient : sois patient, il le sera ; s'il dit à un cœur froid et peu charitable : sois brûlant et charitable, il le sera ; s'il dit à un cœur rempli d'affection pour le monde : sois détaché, aussitôt il sera changé. Qu'il est grand et puissant, celui qui opère tant de merveilles... " (lettre de Placide Viel).

Source ici

Bienheureuse Sœur Marthe Lebouteiller

18 Mars : Bienheureuse Marthe Le Bouteiller

 Peut-être moins connue, elle était née en 1816 ; domestique, elle entra à vingt-six ans chez les Sœurs de la Miséricorde.

Envoyée à la Chapelle-sur-Vire, elle tomba dans les eaux glacées du Marquerand en faisant la lessive.

 Elle échappa à la noyade mais resta paralysée des genoux : plus question de la garder au couvent.

Désespérée, elle se confia à sœur Marie-Madeleine Postel qui décida de la garder ... et la guérit d'un signe de croix. 

Dès lors, elle ne quitta plus Saint-Sauveur, accomplissant, durant cinquante ans, les plus humbles tâches, le jardinage et le soin du cellier:

il fallait chaque jour nourrir en légumes et en cidre frais les tables du couvent qui comptait

alors cent cinquante personnes.

Mais sœur Marthe, apparemment vouée à la vie matérielle du couvent, n'en avait pas moins une vie spirituelle intense, et de grandes grâces.

La mère Placide le savait bien, qui envoyait prier la petite sœur au tombeau de la fondatrice chaque fois  que l'abbaye connaissait des difficultés.

 Et l'on dit, du côté de Saint-Sauveur, que jamais, tant que sœur Marthe s'occupa du cellier,

le cidre ne vint à manquer :

il semblait toujours miraculeusement réapprovisionné...

On la fête le 18 mars.

C'est Jean-Paul II qui la béatifia en 1990.

 

 " Faisons le plus de bien possible en nous cachant le plus possible... " (maxime de M-M Postel)



La congrégation continua à se développer au 20e siècle. Séparées par la Première Guerre mondiale, les Sœurs françaises et allemandes tendent aujourd'hui à l'unité. Selon la prédiction de leur fondatrice, elles sont présentes sur tous les continents :

  •  en Europe, on les trouve en Allemagne, Hollande, Angleterre, Irlande, Italie et Roumanie;
  • en Afrique, elles sont au Congo, en Côte d'Ivoire, au Mozambique.
  • Et on les trouve aussi en Inde, Indonésie, et
  • enfin en Bolivie et au Brésil.